Le programme d’éducation populaire

D’abord, il fallut acheter des livres. Un bibliobus existait à Sucre mais il manquait de moyens et de personnel. Ayni venait de naître, avait un peu d’argent et des volontaires, de quoi aider le bibliobus à assurer ses cinq tournées par semaine, toute l’année, dans cinq quartiers différents de la ville. D’autres volontaires boliviens, ceux du Musée des Enfants Tanga-Tanga, ont pris part au projet.

Puis il fallut des locaux. Le bus ne suffit plus pour accueillir des enfants de plus en plus nombreux. Fort de ce constat, Ayni inaugurait en juin 2001 trois bibliothèques sédentaires et en dur, ouvertes tous les jours de la semaine. Les enfants de trois quartiers défavorisés, ayant pris goût à la lecture grâce au bibliobus, retrouvèrent alors dans ces bibliothèques les mêmes activités éducatives. Tandis que le bus défrichait de nouveaux lieux.

L’opération, menée avec le soutien de la Mairie de Sucre et des Juntas Vecinales (associations de quartier), offre ainsi aux adolescents un nouvel espace social et une structure d’accueil.

Les enfants bénéficient d’un programme de soutien scolaire organisé par Ayni et l’Ecole Normale de Sucre. Les étudiants de l’Ecole, futurs professeurs, viennent aider les enfants dans le bus et les bibliothèques, de quoi de part et d’autre, se perfectionner. Les enfants surtout dont la langue usuelle est le quechua et non l’espagnol, ont besoin de ces « cours du soir », en plus du calme et des manuels et fournitures scolaires qu’ils trouvent dans les bibliothèques.